Pour beaucoup, la botanique n’est que « mettre un nom sur une plante », voire aussi, éventuellement, savoir de quelles catégories de la classification (genre, famille, ordre, classe, embranchement…) elle relève.
LA BOTANIQUE EST L’ÉTUDE DES PLANTES, L’ENSEMBLE DES SCIENCES DU VÉGÉTAL
> Mais c’est quoi un Végétal ? Il y a aussi des Bactéries qui ont de la chlorophylle non ? Et les Algues marines : ce sont des plantes ? Plante et Végétal c’est pareil ?
ACCEPTION ETROITE
La botanique étudie :
la morphologie végétale : les formes de tout (racines, tiges, feuilles, fleurs, fruits, graines…), regardé de l’extérieur
l’anatomie végétale : la structure interne, accessible par les coupes anatomiques, qui donnent à voir sous la surface de la plante, l’épiderme, les parenchymes, le système conducteur…
la biologie végétale : ce que signifie « vivre » pour les plantes : germer, pousser, se ramifier, fleurir, fructifier…
la physiologie végétale : les fonctions assurées par la plante : l’absorption racinaire, la respiration, la photosynthèse, la synthèse de nectar, de parfums, d’huiles essentielles…
l’histologie végétale : les tissus végétaux : parenchymes, sclérenchymes, aérenchymes, parenchymes aquifères, moelle…
la cytologie végétale : la diversité cellulaire : cellules méristématiques indifférenciées, puis différenciées : en cellules épidermiques, de coiffe racinaire, de parenchyme foliaire, de pétale de fleur, de fruit… avec leurs contenus en termes de noyau, cytoplasme, mitochondries (siège de la respiration), chloroplastes (photosynthèse), vacuoles…
la génétique végétale : le patrimoine génétique et la diversité de son expression : passage de la phase végétative à la phase florale, du stade couvre-sol du Lierre à son état grimpant (les racines ne sont plus standard mais deviennent des crampons adhésifs, les feuilles changent de forme, apparaît la sexualité, le développement architectural change vers quelque chose d’arbusculeux…)…
ACCEPTION ÉLARGIE
Quand on a commencé par une telle mise en bouche, l’autre botanique ouvre ses bras, pour arriver à une acception plus large, autrement plus intéressante.
Ayant étudié la composition cellulaire des cellules végétales, leur génétique, on nous explique comment, en fait, ces deux territoires intra-cellulaires qui ne sont pas le noyau, mais les mitochondries et les choloroplastes, sont en fait le résultat d’une double endo-symbiose : à l’époque où les végétaux n’existaient pas encore, mais que les cellules étaient nageuses dans les océans, des bactéries de deux types ont été avalées un jour par une cellule qui, au lieu de les dissoudre pour les digérer, leur ont fait bon accueil en leur sein, les ont adoptées. Cette histoire, quand on nous l’a racontée à l’université, m’a laissé plus baba que le meilleur épisode de Star Trek.
S’ouvre ainsi le domaine de la biodiversité (la diversité du Vivant), qui contient la biodiversité végétale mais aussi toutes les autres : diversité des Bactéries, des Champignons, des Animaux… (> Pourquoi est-ce qu’on ne considère pas toujours les Virus comme des Vivants ? Et l’Euglène ? Quand on allume la lumière, c’est une cellule végétale et quand on éteint, ça devient un animal ?). Mais la biodiversité demande à être comprise.
Une première démarche est celle de nommer (nomenclature) et de classer (classification) cette diversité.
Avec le nom va la reconnaissance des plantes, donc la détermination (utilisation d’une flore).
La compréhension de la biodiversité va aussi avec l’étude de l’évolution du Vivant. Notamment parce que la biodiversité Végétale se nourrit (et nourrit à son tour !) de la biodiversité Animale, puisque les Animaux peuvent être méchants (herbivores) ou gentils (pollinisateurs & disséminateurs) : les plantes doivent s’adapter aux animaux (et inversement) : c’est le thème de la coévolution. Dans cette histoire croisée, une autre question s’intercale : celle de la toxicologie des plantes, que les animaux connaissent par coeur : ils connaissent les plantes vénéneuses dont ils s’écartent, mais aussi celles qui leur feront passer une migraine ou un mal de ventre…
Enfin, l’évolution du Vivant ne peut pas être disjointe de l’évolution des milieux, donc de la planète, puisqu’à un milieu donné, correspond un certain cortège de biodiversité, qui est adapté à ce milieu : c’est le thème de l’écologie, de la paléo-écologie. D’un point de vue très anthropocentrique, à notre époque où l’on s’inquiète (à juste titre !) du changement climatique, on se rappelle que les plantes peuvent avoir un rapport avec l’état de la planète et, par exemple, servir de puits de carbone.
Remarque : elles peuvent servir à quelques autres petites choses encore : oxygène, alimentation, industrie textile, pharmacologie, arts…
UN SUJET MERVEILLEUSEMENT VASTE ET DIVERS
C’est vraiment magique ! Les perspectives s’agrandissent toujours, au fur et à mesure qu’on avance ! Il faut juste avoir l’appétit de passer un certain cap de connaissance, qui n’est pas spécialement rigolo. Ensuite, les connaissances viennent s’imbriquer, s’avèrent complémentaires et s’expliquent les unes les autres : j’adooooore !
Encore plus enivrant : quand j’ai commencé à savoir quelques petites choses, j’ai enfin compris ce fameux dicton « plus on en sait, moins on en sait« . Une sortie ou un cours de botanique, une visite de jardin même pas botanique que je guide et la question tombe, toute simple : Qu’est-ce que c’est alors, finalement, la définition de l’arbre ?
Heu…
Ben…
Je ne sais pas.
Je ne sais plus…
Bonjour,
L’année 2010 était dédiée à la biodiversité, mais on en a peu parlé.
2011 est l’année internationale des forêts. Peu de médias en parlent.
Portant, avec les zones humides, les forêts sont les principales réserves de biodiversité.
D’où l’idée de lancer un blog dédié à cette année mondiale de la forêt.
Si vous réalisez des articles en rapport avec la forêt, n’hésitez pas à le faire connaitre sur le blog : 2011 – Année Internationale des forêts.
Cordialement,