LA RONCE PRÉPARE SES MARCOTTES

Posté par Paul-Robert TAKACS le 8 mai 2012

Actuellement, les extrémités des tiges des Ronces (Rubus fruticosus aggr.) de l’année passée, présentent un aspect curieux. Même celles qui ne touchent pas le sol, sont légèrement enflées, et entourées d’un anneau de protubérances. Ce sont les racines à venir d’une future marcotte.

LA RONCE PRÉPARE SES MARCOTTES dans 2. arbustes : chamaephytes ronce-marcotte-204x300

C’est grâce à cette faculté de multiplication végétative naturelle, que cet « arbuste » se développe par vastes nappes qu’on appelle ronciers. C’est de l’occupation du territoire, qui devient même de l’accaparation quand on sait que la nappe horizontale peut devenir nappe dressée, voire recouvrante des arbustes et petits arbres de lisière !

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MULTIPLICATION VÉGÉTATIVE OU CLONAGE

Posté par Paul-Robert TAKACS le 13 avril 2010

UNE CAPACITÉ INÉGALEMENT DISTRIBUÉE À TRAVERS LES GROUPES VÉGÉTAUX

Certains se multiplient bien, et notamment spontanément dans la nature, alors que d’autres sont totalement réfractaires à la multiplication végétative (naturelle et/ou horticole).

Les Mousses et plantes alliées (BRYOPHYTES) ont un appareil végétatif « basique ». C’est une chance pour leur clonage ! J’ai en effet entendu dire qu’il était possible de faire un hâchis de mousses et de le cultiver pour reconstituer « rapidement » un tapis dense. Les Hépatiques se multiplient grâce aux propagules. Minuscules morceaux de thalle contenus dans les corbeilles à propagules à la surface du thalle de la plante mère, elles n’attendent qu’une goutte d’eau pour en être catapultées et aller prendre racine plus loin. Pardon : il faudrait dire : prendre rhizoïdes plus loin, étant entendu qu’il n’y a pas encore de racines dans ce groupe.

Les Conifères et plantes alliées (GYMNOSPERMES), tous ligneux, ne se bouturent pas. On peut en revanche les greffer.

Parmi les ANGIOSPERMES, l’aptitude au clonage est très diverse. A fortiori dans ce groupe, il est intéressant de considérer le clonage en conditions naturelles comme une adaptation écologique.

Si les pommiers, poiriers, pruniers… offraient des facilités de bouturage, ça se saurait (et ça serait, hélas !, la fin du métier d’horticulteur-producteur) : on ne peut garder ces fruitiers de la famille des ROSACÉES que par greffe (clonage pas très naturel…). Certainement que les artefacts des croisements (hybridation) qui ont donné les clones que nous connaissons, ont beaucoup diminué leurs aptitudes au clonage naturel. J’ai déjà observé, sur un pommier revenu au type sauvage, des marcottes : des branches s’arquent et, quand elles touchent le sol, elles prennent racine et donnent un nouveau pied. Ce phénomène est très connu chez de nombreux arbustes sarmenteux, dont les tiges sont arbuées : chez les ROSACÉES encore : la Ronce (Rubus fruticosus) ; chez les OLEACÉES, le Forsythia (OLEACÉES) ou le Jasmin d’hiver (Jasminum nudiflorum). Chez ces derniers, il est intéressant de remarquer que des amorces de racines apparaissent avant même que les rameaux n’aient touché terre, dans l’air, au niveau de nodules, ceux du Forsythia étant réputés maladifs (virose ?). Les marcottes sont certainement le phénomène naturel le plus proche des boutures de tige qu’on fait dans l’eau.

Inversement, chez des plantes d’endroits secs tels que les Echeveria, ou leur pendant indigène, les Sempervivum, la rosette de feuilles perd des feuilles à partir de la base, qui reprennent racine et régénèrent une nouvelle plante. C’est comme si chez ces CRASSULACÉES vivant dans des conditions extrêmes, avec un risque de disparition supérieur à celui qui règne dans d’autres milieux de vie, à leur reproduction sexuée s’ajoutait le clonage par boutures de feuilles, qui démultiplie les chances de survie de chaque plante (génome). Il est intéressant de savoir aussi que chez ces plantes, chaque rosette ne fleurit qu’une fois et que le pied n’est sauvé que par des stolons apparus avant la floraison.

Encore dans la famille des ROSACÉES, le merisier, le pommier, le poirier, le prunier… donnent des rejets de racine : les drageons. Ce sont ces drageons que l’on redoute chez les Peupliers (Populus, SALICACÉES) ou chez l’Ailanthe (Ailanthus altissima, SIMAROUBACÉES). Car au moment où ils ont commencé à défoncer les trottoirs, abattre le pied mère n’est plus forcément la meilleure idée : les drageons se vengent, en prenant pour eux ce que les racines dirigeaient d’eau et sels minéraux au pied-mère : leur végétation semble décuplée. On s’occupait par le passé à tuer la souche après avoir abattu l’arbre-mère : il me semble plus écologique d’anticiper la plantation en choisissant un arbre à propos. Ce qui ne signifie pas qu’il faut exclure les essences drageonnantes de tous les cas de figure. En effet, alors qu’au bord d’un trottoir ils semblent annoncer l’Apocalypse, les drageons des Peupliers pourrons s’avérer salutaires quand on aura besoin de fixer une berge. Ce qui, pour le Peuplier, est son écologie dans la nature : il s’agit bien d’une essence riveraine.

Chez les ROSACÉES encore, on connaît très bien le mode de bouturage naturel du Fraisier (Fragaria) : par voie de stolons. C’est le nom réservé à ces longues tiges acaules, s’allongeant rapidement à partir d’un bourgeon axillaire d’une feuille d’une plante acaule, jusqu’à toucher terre plus loin. À cet endroit, des racines se forment et une nouvelle plante-fille apparaît. Il n’est pas rare que la plante mère meure, après avoir été relayée par ses filles. Ce qui permet de comprendre ce mode de clonage, parmi d’autres, comme des modes de conquête de nouveaux espaces, a fortiori quand les espèces évoquées sont réputées gourmandes : les mères épuisent leur rhizosphère : les filles s’établissent plus loin, sur des terrains inexplorés. A la réserve près que mères = filles, puisqu’il s’agit d’un unique clone.

Dans le même esprit, chez les GRAMINÉES par exemple, le clonage se fait par stolons chez les uns (Chiendent, Cynodon), par rhizomes (tiges horizontales) chez d’autres. C’est le cas chez le Roseau (Phragmites australis) ou chez les Bambous traçants. D’où leur si mauvaise réputation. (Il convient de relativiser notre malheur, concernant les Bambous, depuis qu’on a (re-)découvert les capacités de dépollution des sols et des eaux dont ces plantes sont capables. La phytoremédiation peut se terminer par l’arrachage des plantes, d’autant plus facile que leurs rhizomes sont superficiels : on incinère le tout et le milieu est dépollué pour pas cher.) Pourquoi un Bambous s’étale-t-il ? Parce qu’il a vite faim sur l’emplacement qui lui avait été donné. Pour preuve, une manière, pour le moins paradoxale, de le limiter, serait de l’arroser et l’engraisser suffisamment -à l’engrais gazon, naturellement.

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MULTIPLICATION VEGETATIVE OU CLONAGE : A QUOI ÇA SERT AU JARDIN ?

Posté par Paul-Robert TAKACS le 13 avril 2010

On parle de clonage ou multiplication (végétative) par comparaison à la reproduction (sexuée).

Comme la reproduction sexuée fait appel à 2 parents, elle génère une descendance variée. La multiplication végétative, en revanche, d’un individu donné, génère des individus tous identiques au parent. L’ensemble des individus descendant d’un parent et un seul s’appelle un clone.

En horticulture, et notamment en arboriculture, on maintient , par le clonage, un génome qui a séduit : celui d’un parent Cerisier ‘Kanzan’, celui d’un parent Griottier dont les fruits ont un goût très particulier… Il en est de même pour des Rosiers, des Begonia x Rex, certaines Orchidées…

‘Kanzan’ a des fleurs doubles, stériles : d’où une première raison suffisante pour le maintenir par greffe. Et c’est tout de même vertigineux de pouvoir se dire que tous les ‘Zanzan’ descendent d’un arbre et un seul, et de sa descendance ! D’ailleurs s’il était fertile, de ses graines issues de la fécondation par un autre individu de Prunus serrulata, viendraient des individus plus ou moins différents, la plupart revenus au type sauvage.

Pour le Griottier, l’autre intérêt de la greffe, est qu’elle permet de gagner du temps. En effet, si en recrachant un noyau de griotte, le noyau germé redonnait un Griottier, il faudrait attendre des années et des années pour avoir les premières fleurs donc les premiers fruits : c’est la loi des arbres : ils commencent par s’édifier (croissance) avant d’en arriver, plus ou moins tard, aux plaisirs de la chair (de griotte). Or les branchettes greffées, prélevées sur un donneur déjà adulte, vont fleurir et fructifier sans délai au sommet du porte-greffe.

A une certaine époque, un certain art des jardins (que j’ai moi-même connu par mon Grand-Père, horticulteur-paysagiste d’une commune balnéaire en Transylvanie, importé dans cette région d’Europe occidentale par l’ancien Empire Austro-Hongrois) usait et abusait de plants tous identiques, donc stables comme la couleur d’un nuancier, puisqu’obtenus par bouturage : c’est l’art de la mosaïculture. On composait des dessins sophistiqués, comme avec des tessons colorés, avec des Coleus, des Alternanthera… jaunes, vert foncé, pourpre… qu’on rasait après la plantation, comme on rase la laine un tapis qu’on vient de finir, et sur lesquelles on revenait pour les raser au fur et à mesure de la repousse. Dans certains sites, ce mode de fleurissement me semble très heureux. Je l’ai vu dernièrement au Thabor, à Rennes, près de l’orangerie, mettre nettement en valeur le bâtiment et les perspectives.

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