LES TIGES : ESSAI DE DÉFINITION

Posté par Paul-Robert TAKACS le 12 mars 2010

Tout verdoie,

Et s’étire, et s’allonge, et monte, et va, et vient

Pour avoir sa part bénie

De la grande averse de vie

Qui nous pleut de là-haut lorsque le soleil revient

Jean-Henri FABRE

Ensemble d’axes structurants de la partie aérienne (caulinaire), formant une ossature plus ou moins longuement pérenne (architecture) qui supporte les appareils transitoires que sont les feuilles, les fleurs et les fruits.

Aux axes caulinaires (tiges) correspondent, dans le sol, avec une certaine proportionnalité, d’autres axes : les racines.

morphologie & anatomie :

  • organisation interne : disposition relative des tissus, et plus particulièrement des conducteurs ; chez les ligneux : xylème secondaire en anneaux concentriques, solides (une cerne de bois supplémentaire chaque année) ;
  • organisation externe : chez les ligneux : écorce (protection).

métabolisme : en rapport avec les autres structures avec lesquelles elle entretien des rapports :

  • respiration (cf. lenticelles) ;
  • conduction de la sève brute des racines en direction des feuilles (sève ascendante) ;
  • redistribution de la sève élaborée en provenance des feuilles, le cas échéant en direction des racines (sève descendante en automne).

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LA TIGE : STRUCTURE ET FONCTIONS

Posté par Paul-Robert TAKACS le 5 mars 2010

LE CAS DES LIGNEUX

La photo ci-dessous montre, sur un Sophora japonica (Légumineuses) abattu l’hiver 2009-2010, de l’extérieur vers l’intérieur, 4 zones :

  1. la plus éxtérieure : l’écorce, formant un rhytidome sombre et crevassé en sillons longitudinaux profonds, assez caractéristiques du Sophora. L’écorce a un rôle essentiellement protecteur de ce qu’il y a en-dessous : la zone à strictement parler vitale est en effet directement sous-jacente, et non pas au coeur comme on pourrait l’imaginer. La protection de l’écorce vaut entre autres contre la déshydratation, contre le feu, contre les chocs : les écorces contiennent un pourcentage élevé de liège, matière imperméable, ignifuge et élastique. L’écorce du chêne-liège (Quercus suber, Fagacées) en contient massivement : c’est elle qui est arrachée pour être débitée en bouchons. Enfin… elle l’était par le passé ;
  2. la suivante, beige : le liber : c’est le cylindre de conduction de la sève élaborée (descendante). Le liber relève du phloëme secondaire. C’est une zone très appréciée par toute une flopée de petites bêtes piqueuses-suceuses ;
  3. la 3e, beige plus clair : l’aubier : c’est le cylindre de « bois vivant », responsable de la conduction de la sève brute (ascendante). L’aubier relève du xylème secondaire ;
  4. la 4e et dernière, marron foncé : le duramen : c’est le cylindre, central, formé du « bois de coeur », ancien bois vivant désaffecté, qui ne conduit plus de sève. Le bois de coeur, déshydraté, est celui dont on fabrique les charpentes ou les sofas, sans craindre que les objets ne « travaillent ». Cette aussi parce qu’elle ne sert plus à la conduction de la sève brute, que cette zone peut disparaître sans compromettre la survie de la plante (arbres creux) . Inversement, ce qui protège le bois mort de la désagrégation de l’intérieur par différents organismes dont les pourritures (champignons lignivores), c’est leur imprégnation par des tanins, à l’origine des coloris recherchés par la menuiserie et l’ébénisterie. Les tanins ont en effet en général des vertus fongicides et bactéricides. On estime que le bois de coeur participe à l’aspect porteur des axes (augmentation de la rigidité) ; inversement, il en accentue la fragilité, donc le risque de rupture (diminution de l’élasticité et de la flexibilité) : qui a oublié la fable édifiante du Chêne et du Roseau, sur le je plie mais je ne romps pas ?!

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Le bois est essentiellement composé de vaisseaux xylémiens, dont le calibre change au cours des saisons (le plus gros calibre correspond au printemps, pour assurer un afflux massive de sève à la reprise ; le calibre diminue ensuite en cours d’année). Ce différentiel de calibrage (donc de porosité) est à l’origine du dessin des cernes annuelles. Les vaisseaux sont composés de cellules végétales mises bout à bout, superposées dans le sens de la longueur des axes (files cellulaires). Comme les parois cellulaires (pecto-cellulosiques) ont été imprégnées de lignine (imperméabilisant), les cellules sont mortes. Leurs parois transverses (horizontales) sautent et les contenus cellulaires se résorbent, constituant le vaisseau, par lequel transitera la sève brute.

Sous l’écorce, une assise cellulaire génère du suber (liège) vers l’extérieur et du phelloderme (invisible = écrasé) vers l’intérieur : on parle de cambium subéro-phellodermique. Entre le liber et l’aubier, une assise cellulaire génère le liber vers l’extérieur et de l’aubier (du bois) vers l’intérieur : on parle de cambium libéro-ligneux. Les cambiums sont aussi appelés méristèmes secondaires, puisqu’ils sont responsables de la croissance secondaire (c’est-à-dire diamétrale) des ligneux.

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DIVERSITE DES TIGES

Posté par Paul-Robert TAKACS le 5 mars 2010

OCCUPATION HORIZONTALE DU TERRAIN (RESERVES, MULTIPLICATION VEGETATIVE)

    • rhizomes : Iris (Iridacées), Bambous (Bambusoïdées dans la fam. des Graminées)
    • stolons : Fraisier (Fragaria, Rosacées), Saxifrage stolonifère (Saxifraga stolonifera, Saxifragacées)
    • marcottes de tige : Ronce (Rubus fruticosus, Rosacées)
    • drageons : Peuplier (Populus, Salicacées).

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OCCUPATION VERTICALE DU TERRAIN

  • tiges sarmenteuses : Ronce (Rubus fruticosus, Rosacées)
  • tiges (sarmenteuses) portant des aiguillons crochus : rosiers-lianes (Rosacées)
  • tiges portant des ramifications réfractées : Chalef (Elaeagnus x ebbingei, Elaeagnacées)
  • tiges volubiles : Liserons (Convolvulus), Ipomées (Ipomoea, Convolvulacées)
  • tiges (volubiles) portant de petites dents : Houblon (Humulus lupulus, Cannabinacées).

RESERVES (MULTIPLICATION VEGETATIVE)

  • tiges à réserve d’eau : Baobab, Cactus (Cactacées)
  • caudex :
  • tiges tubérisées : Pomme de terre (Solanum tuberosum, Solanacées)
  • bulbes solides :
  • cormes : Crocus (Iridacées), Crocosmia (Iridacées).

DEFENSE CONTRE LES HERBIVORES

  • épiderme très cireux
  • épiderme poilu
  • épiderme liégeux : ligneux
  • épiderme porteur de poils urticants : Ortie (Urtica dioica, Urticacées)
  • épiderme porteur d’aiguillons : Framboisier (Rubus idaeus, Rosacées)
  • épines de tiges : Prunelier (Prunus spinosa, Rosacées)
  • contenu amer ou astringent :
  • contenu toxique (alcaloïdes…)

DEFENSE CONTRE LA CASSE, LES BLESSURES

  • résine : Conifères
  • gomme : Prunus sppl. (Rosacées) : Cerisier, Prunier…
  • latex : Hévéa (Hevea brasiliensis)
  • suc polymérisable : Sumac à laque (Rhus verniciflua, Anacardiacées)

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FONCTIONS DES TIGES

Posté par Paul-Robert TAKACS le 26 février 2010

  1. les tiges sont les supports des feuilles, des fleurs et des fruits : elles permettent aux feuilles d’être au plus près du soleil, au-dessus des concurrents amateurs de lumière et aux fleurs et fruits d’être en vue.

  2. a fortiori parce que le lieu de prélèvement d’eau (et de sels minéraux) et celui de sa consommation & perte sont diamétralement opposés (racines & feuilles, respectivement), les tiges assurent, par un double système de « conduites » la conduction des sèves brute et élaborée.

NOTA. Notamment pour des raisons de nutrition, et a fortiori chez les arbres, il y a une relative équivalence entre la partie racinaire (fournisseur) et la partie caulinaire (consommateur) d’une plante.

(cours donné le 17 novembre 2009 > merci à Sophie OLLIVIER pour sa prise de notes)

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