LAMIACÉES s.l. : la famille du Lamier, de la Menthe, de la Lavande…, désormais agrandie pour accueillir des ex-VERBENACEES…
Posté par Paul-Robert TAKACS le 23 avril 2010
LAMIACEAE, du genre porte-nom Lamium, syn. LABIATAE, de la forme en gueule / bouche de la fleur, bilabiée : à 2 lèvres
L’ancienne famille des LABIEES a été agrandie, pour recevoir désormais des ex-VERBENACEES telles que Vitex agnus-castus…
planche dessinée par Albert PETER (1853-1937), publiée par Paul PAREY à Berlin (1901 ?)
Quelques plantes appartenant à la famille :
- les Menthes, Mentha
- le Lamier blanc ou Ortie blanche, Lamium album
- le Lamier pourpre, L. purpureum
- le Lamier jaune, L. galeobdolon
- l’Origan et la Marjolaine, Origanum
- les Thyms, Thymus
- les Sauges, Salvia
- le Romarin, Rosmarinus officinalis
- la Lavande, Lavandula
- le Lierre terrestre, Glechoma hederacea
Caractères diagnostiques :
- famille d’herbacée à semi-ligneuse
- tige carrée, du moins à l’état jeune
- feuilles opposées décussées
- fleur zygomorphe à 2 lèvres
- fruit du type térakène
- odeurs variables, de désagréable à agréable (pour l’homme) : huiles essentielles
- écologie variable : des lieux inondés (Menthes) à la garrigue et au maquis (Origans, Thyms, Romarin, Lavande…).
Les huiles essentielles : que d’avantages !
- elles confèrent résistance à la sécheresse : la chaleur fait « suer » les plantes, mais l’eau perdue emmène avec elle des huiles essentielles qu’elles ont sécrétées : par cet effet de chasse, les huiles essentielles leur constituent un micro-climat huileux, imperméable : il limitera de mieux en mieux, au fur et à mesure qu’il se densifiera, la suite des pertes d’eau ;
- elles confèrent aussi résistance à l’herbivorie : les huiles essentielles ont un goût amer et, quand elles sont odoriférantes, même si elles nous plaisent à nous, elles ont une odeur repoussante pour les herbivores -qui opère tant que les agresseurs ne sont pas enrhumés !
On notera que ce second avantage (repousser les herbivores) peut être compris comme une sous-division du premier (diminuer les pertes d’eau). Car la morsure d’un herbivore n’est qu’une forme de robinet qui a été ouvert sur la plante.
Les mêmes huiles essentielles nous intéressent, nous et aussi les animaux qui les connaissent, au plus haut point, et pas seulement du point de vue gastronomique : une feuille de Sauge dans un ragoût, un peu de Romarin sur une viande rouge, un thé à la Menthe et quelques baklava pour une collation après une sieste estivale : les vaches ne savent pas ce qu’elles ratent ! L’intérêt est aussi médical. Car les huiles essentielles opèrent avant, pendant et après la digestion (amers apéritifs et huiles essentielles digestives), mais aussi contre de nombreux agents infectieux (bactéries et champignons ; virus ?), d’où leur présence par exemple dans les dentifrices. À propos de bouche, à l’époque médiévale, les caries étaient soignées d’une feuille de Romarin, enfoncée roulée dans la carie : plus soft que les services des arracheurs de dents… À cette époque aussi où les moines étaient médecins-jardiniers-botanistes, la Sauge, dont les propriétés étaient tellement nombreuses, ne pouvait être nommée autrement que Salvia, du latin salvere, sauver, guérir.
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