LICHENS & CONDITIONS ECOLOGIQUES

Posté par Paul-Robert TAKACS le 27 août 2015

Résistance des lichens vis-à-vis des conditions environnementales

Les lichens ont la capacité de résister à une forte déshydratation : certains peuvent vivre avec une teneur en eau de 2 %. Cette résistance provient surtout du mycobionte, qui sécrète des polysaccharides autour de l’hyphe, créant ainsi une zone qui piège l’eau sous forme colloïdale. De plus, les lichens accumulent des polyols, qui font réserve d’eau. La reprise du métabolisme après une sécheresse est très rapide : le lichen retrouve ses capacités métaboliques en 5-30 minutes après  réhydratation.

Les lichens peuvent également survivre à des variations de température importantes pouvant aller de -70 à +70 °C (tests en laboratoire).

Lichens & pollution de l’air

Les lichens, plus exactement certaines espèces, sont utilisés, notamment en contexte urbain, comme indicateurs de qualité de l’air.

Le champignon accumule des polluants jusqu’à la dose léthale. Quand le champignon meurt, le lichen meurt.

Apercevoir des lichens (vivants), et a fortiori une diversité d’espèces, est donc globalement bon signe.

La présence d’espèces nitrophiles indique au contraire la présence d’oxydes d’azote. En zone très polluée, on trouve surtout des lichens crustacés, en zone moyennement polluée surtout des fruticuleux, en zone peu polluée, essentiellement des foliacés et des fruticuleux.

lichens et pollution de l'air

Lichens & conditions extrêmes

En 2005, deux espèces de lichens ont été envoyées dans l’espace et exposées au vide durant deux semaines. Les résultats montrent que, de retour sur terre et après réhydratation, les lichens survivent à ces conditions extrêmes (dessiccation, températures très basses, UV intenses et rayonnements ionisants. Comparés à des témoins restés sur Terre, ils ne présentaient quasiment aucune altération de leur structure.

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PLANTES PARASITES : LE CAS DU GUI

Posté par Paul-Robert TAKACS le 2 janvier 2015

Le Gui, Viscum album, est un hémi-parasite : parasite d’autres plantes supérieures, il est capable de photosynthèse : la plante est chlorophyllienne. Sauf que, au lieu de prélever par ses racines l’eau et les sels minéraux qui lui sont nécessaires, dans le sol, le gui « racine » dans une autre plante et prélève un tribut de sève brute en se branchant sur le xylème de  son hôte, dont il détourne une partie de la sève brute. C’est pourquoi, en aval du gui, le calibre de la branche qui le porte est moindre qu’en amont – quand la branche se poursuit encore : souvent, affamée, elle dégénère et casse :

Viscum album / le Gui

Viscum album / le Gui

L’hôte en mourra-t-il ? Ce serait grotesque : le parasite mourrait avec son parasité ! La Sélection Naturelle ne permettrait pas que le parasite « tire » trop sur son parasité !

Encore plus fort : dans une étude dont je n’ai pas encore pu retrouver la trace, il a été montré quelque chose dont on aurait pu se douter, intuitivement : le parasite a tendance à stimuler son hôte. Et pour cause…

Au fait : BONNE ANNÉE 2016 !

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Des plantes de nos régions devenues invasives ailleurs

Posté par Paul-Robert TAKACS le 31 décembre 2014

On est coutumier de ce que des plantes exogènes, introduites dans nos régions pour diverses raisons, volontairement ou pas, soient devenues invasives, à différents degrés : Élodée du Canada, Renouée du Japon, Phytolaque d’Amérique…

Il ne le faudrait pas, mais on peut être surpris du phénomène symétrique, où des plantes de nos régions sont devenues invasives dans des contrées où elles ont été introduites. C’est par exemple le cas de :

  • Verbascum thapsus, le Bouillon-blanc.

Verbascumn thapsus

Originaire d’Europe – Afrique – Asie, l’espèce est répertoriée parmi les plantes invasives les plus offensives dans de nombreuses régions du monde où elle a été introduite : Amérique du Nord et du Sud (Chili, Argentine) ; Réunion ; Japon, Asie tropicale ; Australie, Nouvelle-Zélande, Hawaï… En Amérique du Nord, l’espèce a été introduite dès les années 1700 comme bonne à tout faire : médicinale (remède pulmonaire contre la toux, des difficultés respiratoires…), insecticide (action contre larves de moustique), et même piscicide (pêche).

  • Lythrum salicaria, la Salicaire

Elle a été introduite au Canada au début du 19e siècle. Elle se serait retrouvée dans les eaux de lest des navires étrangers ou encore dans le fourrage ou la litière de bétail importé. Dès les années 1830, elle pouvait être observée le long de la côte est des États-Unis. Elle s’est ensuite répandue vers l’intérieur du continent avec la construction des voies ferrées, des grandes routes, des voies maritimes et des réseaux d’évacuation et de drainage. Plus récemment, la distribution de l’espèce par les centres horticoles a également contribué à sa dissémination (source : http://www.nature-action.qc.ca/site/sites/default/files/documents/salicaire_pourpre.pdf).

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Les champignons ne sont pas des plantes mais des champignons

Posté par Paul-Robert TAKACS le 7 octobre 2014

Les champignons sont des organismes à part, ni animaux, ni végétaux, bien qu’ils aient été longtemps classés dans le règne végétal.

Amanite tue-mouches (dessin Paul-Robert TAKACS)

Amanite tue-mouches (dessin Paul-Robert TAKACS)

Quels rapports avec les plantes ?

  1. Comme les plantes, les champignons ont une structure cellulaire avec paroi autour de la membrane plasmique. Sauf que, chez les champignons, la paroi est de type chitine, et non pas cellulosique comme chez les plantes.
  2. On dit des champignons qu’ils fructifient et qu’ils sporulent, ce qui fait penser à certaines plantes. Mais le « champignon » (plus exactement le carpophore) émergeant d’un mycélium n’est pas équivalent à un fruit sur une plante. D’ailleurs les fruits ne donnent pas des spores mais des graines.
  3. Comme les plantes, les champignons se nourrissent par absorption. Sauf que, quelle que soit la modalité parmi les 3, l’absorption porte toujours sur de la matière organique, et non pas minérale comme chez les plantes :
  • symbiose avec une plante : champignons symbiotes, comme par exemple la Truffe sur le Chêne ou les racines mycorhizées des Orchidées épiphytes ; toutes les espèces végétales n’entrent pas en symbiose racinaire avec des champignons ;
  • sur végétaux ou animaux morts ou toute autre matière organique : champignons saprophytes décomposeurs du bois mort, des feuilles mortes, pourritures des fruits…
  • sur végétaux ou animaux vivants : champignons parasites, par exemple capables de tuer un arbre (vivant) ; il y a une relative spécificité entre le champignon parasite et l’organisme parasité.

En d’autres termes, les champignons collaborent (symbiose) avec des plantes, notamment des arbres, de sorte qu’ils en facilitent la nutrition ; et aussi, ils participent à la décomposition de la matière organique : en la reminéralisant (humification), ils la rendent à nouveau disponible pour l’alimentation des végétaux ! Moralité : les champignons ne sont pas des plantes mais que seraient les plantes sans eux ?!

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La préférence des abeilles à miel va aux zones les plus naturelles : donc à la flore native ?

Posté par Paul-Robert TAKACS le 25 juillet 2014

Une étude récente du Laboratoire de l’abeille et des insectes sociaux de l’Université de Sussex (Brighton, Grande Bretagne), s’intéresse aux préférences alimentaires de l’abeille à miel, dans le Sussex, région côtière de la Grande Bretagne située au Sud du Grand Londres.

La question à laquelle les chercheurs ont souhaité répondre était la suivante : dans nos paysages fractionnés, morcelés, quelles sont les parcelles de territoires qui recèlent, pour les abeilles à miel, les plus grands trésors, qui permettent au mieux à leurs colonies de survivre ?

  • Le choix de la zone d’étude

Les abeilles à miel exploitent leur environnement floral sur 10 km à la ronde à partir de leur nid ou de leur ruche, ce qui correspond à peu près à une aire d’une surface de 100 km² : le Sussex couvrant une centaine de kilomètres carrés.

Le Sussex est une région par ailleurs hétérogène du point de vue des paysages et des modes de gestion. S’y côtoient zones urbaines, zones agricoles sans aucune mesure de préservation de l’environnement, zones agricoles développées selon 5 critères croissants de protection de l’environnement, et 2 réserves naturelles (réserve naturelle de Castle Hill, et réserve locale de Ditchling Beacon).

  • Matériel & méthodes

Les chercheurs ont étudié 3 colonies d’abeilles à miel (Apis mellifera), dont les ruches étaient situées à l’intérieur de cette région.

Comment savoir dans quelles parcelles de ce territoire morcelé se rendent les butineuses de ces trois ruches pour récolter le nectar et le pollen ? Comment savoir quelle parcelle de ce territoire elles apprécient le plus ? Il suffit de poser la question aux abeilles !

C’est exactement ce que les chercheurs ont fait ! Sur 2 ans, ils ont déchiffré 5484 danses frétillantes, ces danses qui permettent aux abeilles de se communiquer entre elles les meilleurs sites pour se nourrir. L’interprétation de ces danses a permis d’établir une carte précise des zones les plus visitées par les butineuses !!

La danse des abeilles

La danse des abeilles

  • Résultats

- les aires urbaines et les aires agricoles et rurales qui ne prennent pas en compte le critère de respect de l’environnement étaient peu visitées ;
- les aires les plus visitées par les butineuses de ces trois ruches sont d’abord les deux réserves naturelles, puis les zones agricoles développées selon les critères les plus élevés de protection de leur environnement.

Les réserves naturelles sont connues pour leur abondance en fleurs sauvages.

  • Epilogue

Plus qu’un comportement des abeilles à miel, la danse frétillante, est aussi un instrument important, au service de l’écologie et de la préservation de l’environnement. Elle fournit une information exceptionnelle, qui pourrait aider à évaluer la qualité des paysages, et guider les actions en faveur de la biodiversité.

  • Retrouvez l’étude complète

Ecology : Dancing Bees Communicate a Foraging Preference for Rural Lands in High-Level Agri-Environment Schemes

Margaret J. COUVILLON, Roger SCHÜRCH & Francis L. W. RATNIEKS

in : Current Biology, Volume 24 (11) 2 June 2014 : pp. 1212-1215

 

Publié dans 1. aux agents de la pollinisation, 55. HISTOIRE DE LA SCIENCE BOTANIQUE, 7. au contexte urbain, 8. à la pollution, plantes indigènes & régionales | Pas de Commentaire »

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